La photographie est à la fois une pratique et un art qui interrogent le temps, où l'éphémère et l'éternité s'entremêlent. Ce travail, sur la vieillesse en institutions que ce soient hôpitaux gériatriques ou maisons de retraite, a été fragmenté dans le temps, aménagé par de longues pauses nécessaires, un peu semblable à ces mémoires qui gambadent entre hier et aujourd'hui. 

La grande vieillesse est rude et se révèle un sujet particulièrement difficile par son approche mais aussi par le déni du droit à l'image de la société. La préoccupation envers les personnes très âgées, pourtant présente dans le discours humaniste, n'a-t-elle pas, dans les faits, pour corollaire, leur mise à l'écart ? Quoique devenus «réalité sociale, démographique» incontournable, les vieillards n'en sont pas moins laissés pour compte. Leur image dérangerait-elle ?

J'ai voulu, en me confrontant à ce qui pourrait bien apparaître comme un problème de société, tenter de déchirer le voile qui sépare le fantasme d'une vieillesse idéalisée (dynamique, aisée financièrement) et l'image qu'il renvoie à l'opposé et stigmatise : la décrépitude, la déchéance. En effet, au-delà des empreintes du temps laissées sur les corps, il m'importe de montrer la vie et de susciter des émotions qui vont transcender ces images d'une réalité parfois brutale, pour laisser filtrer une forme de poésie et de noblesse. 

Pour que nous puissions regarder nos aînés autrement.

• Editeur : Husson Éditeur, Bruxelles
• Parution Août 2007
• Photographies de Béatrice Ropers, texte de Marie-Hélène Lafon
• EAN : 9-782916-249117
• ISBN : 978-2-9166249-11-7
• 80 pages, 21x26 cm
• Broché avec rabats, 31 photographies n/b imprimées en bichromie
• 1500 exemplaires